L’armée a interdit l’utilisation de WhatsApp dans le cadre du service. Depuis le début d’année, le service de messagerie suisse Threema, jugé plus sûr, notamment en matière de protection des données, est utilisé à la place pour la communication, selon un récent article publié dans le site web de la RTS.
Threema, dont le siège est à Pfäffikon dans le canton de Schwytz, n’est en effet pas soumis au “Cloud Act” et peut être utilisé de manière anonyme. La messagerie est conforme au règlement européen sur la protection des données et est soumise à la jurisprudence suisse, explique l’armée à Keystone-ATS, revenant sur une information du Tages-Anzeiger.
Ce besoin de sécurité pour la troupe s’est notamment développé suite au premier engagement dans la lutte contre le coronavirus, écrit mercredi le porte-parole de l’armée Stefan Hofer. L’utilisation de Threema devrait en principe être réservée à la communication de service. L’armée prend en charge les coûts par utilisateur (4 francs pour installer l’application dans sa version de base).
Accès des autorités américaines
La loi américaine “Cloud Act”, auquel WhatsApp est soumise, est en vigueur depuis 2018. Elle permet notamment aux autorités américaines d’accéder aux données stockées sur internet.
WhatsApp, qui appartient à la société américaine Meta – anciennement Facebook – est l’application de messagerie la plus utilisée en Suisse, avec un taux de pénétration de plus de 80% parmi les 16-64 ans, selon des sondages.
Huit millions d’utilisateurs pour Threema
Quant à Threema, dont les serveurs sont hébergés en Suisse, le fait que l’armée helvétique ait choisi son service de messagerie représente “une reconnaissance particulière”. “De nombreuses sociétés ont déjà banni des applications qui soulèvent des doutes en matière de protection des données, par exemple WhatsApp, et nous pensons que de nombreuses autres vont suivre”, a indiqué un porte-parole à AWP.
Threema, qui revendiquait en 2020 plus de 8 millions d’utilisateurs, dont 2 millions de comptes professionnels, indique ne pas être financé par de la publicité et ne pas collecter de données personnelles de ses clients. Ces derniers n’ont pas besoin de donner leur numéro de téléphone ou leur e-mail pour ouvrir un compte, à l’inverse de messageries concurrentes.