Les festivals et réjouissances estivales arrivent à grands pas et, avec eux, la peur qu’un inconnu verse une substance dans son verre. Le GHB a beaucoup fait parler de lui ces derniers mois, notamment en mai 2022, lors du festival Balélec, durant lequel cinq personnes affirmaient avoir été droguées ou piquées à leur insu.
Plusieurs plaintes ont été déposées en Suisse romande.
Les témoignages sont de plus en plus nombreux sur les réseaux sociaux mais les cas avérés restent encore rares et difficiles à prouver. Et pour cause: le GHB n’est détectable dans le sang qu’environ 6 à 8 heures après son ingestion, ce qui le rend bien souvent invisible aux tests réalisés les lendemains de soirée. Résultat, seuls quinze cas ont pu être identifiés dans le canton de Fribourg ces cinq dernières années. Des statistiques à prendre avec des pincettes: «Le délai très court pour les analyses fait que l’identification formelle d’intoxication au GHB est très difficile. Ce qui laisse penser que le nombre de cas réels est plus élevé que ce que montrent les statistiques», précise Marc Andrey, chef de la Police de sûreté fribourgeoise.
Pas de frais pour l’ambulance ou les tests
C’est pourquoi l’Etat de Fribourg a décidé de mettre en place une nouvelle procédure en cas de suspicion d’intoxication à la «drogue du violeur», via une campagne de prévention et plusieurs autres mesures. Tout d’abord, les victimes ainsi que les témoins sont encouragés à immédiatement appeler la police et à dénoncer les cas tout en adoptant les bons réflexes: appeler les secours mais également récupérer le verre suspect, afin que des analyses puissent être menées sur son contenu.
«Il n’y a pas de phénomène inquiétant à Fribourg, au vu des chiffres, mais nous voulons aujourd’hui dire aux victimes que nous les prenons au sérieux et qu’il ne faut plus hésiter à appeler la police ou l’ambulance», affirme le Procureur général, Fabien Gasser. «Il y a souvent une peur relative aux frais d’ambulance ou de prise en charge: il n’y en aura aucun dans les cas de suspicion d’intoxication au GHB. Tout comme il n’y aura aucune poursuite dans les cas où une découverte fortuite d’une autre substance illégale serait faite lors de la prise de sang. Vous ne risquez rien», assure le magistrat.
Les organisateurs de manifestations seront également sensibilisés aux bonnes pratiques, afin qu’ils mettent en place des mesures de prévention. Un flyer est également prévu à la distribution, afin que le plus grand nombre sache comment réagir face à l’intoxication d’un proche au GHB.
Source: 20Minutes.ch/ Source photo: Cynthia Longhair Douglas-Shutterstock